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GESTION DES DECHETS MENAGERS, PRATIQUES IMMOBILIERES ET RISQUES SANITAIRES DANS LA VILLE DE BEOUMI (CENTRE DE LA COTE D’IVOIRE)

 
  KRAMO Yao Valère, Université Alassane Ouattara, Laboratoire, Ville, Société et Territoire, valerekramo@gmail.com 
Date de Publication : Octobre 2024 | ISSN: 2424-7375 | RGO 13 Volume 1 | Page No.: 99-118
 
 
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RESUME :  L’inadéquation entre la dynamique urbaine et la disponibilité des ouvrages d’assainissement couplée au non-respect des normes immobilières exposent les populations citadines à des risques sanitaires.
Cette étude analyse les incidences environnementales induites par la diversité des modes de gestion des déchets ménagers et l’implantation des habitats sur des espaces non aedificandi. L’investigation réalisée de Juin à Septembre 2023, a consisté à administrer un questionnaire à 384 chefs de ménages à l’échelle de 6 quartiers. Une fouille documentaire et des entretiens auprès de 5 agents des services en charge de la salubrité urbaine et des opérations immobilières ont été réalisés.
Les résultats montrent que 39 % des déchets solides ménagers sont abandonnés dans la rue, 25 % sont déposés dans la brousse, 19 % dans des maisons inoccupées, et 7 % sont brûlés. Concernant les eaux usées de vaisselle et de lessive, 50 % sont déversées dans la rue, 23 % sur des terrains vagues, 14 % dans des égouts, 9 % dans des fosses septiques, et 4 % dans les cours des habitations. Pour les eaux issues des toilettes, 23 % sont évacuées dans des latrines internes aux résidences, 61 % dans la cour, 7 % hors des cours et 9 % dans la rue. Ces pratiques favorisent la prolifération de mouches, de moustiques (46 %), génèrent des odeurs nauséabondes (35 %), et l’accumulation des déchets (19 %). L’enherbement et l’eau stagnante aggravent les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement urbain.

Mots clés : ville de Béoumi, déchets ménages, construction immobilière, dégradation environnementale, risques sanitaires.

ABSTRACT
HOUSEHOLD WASTE MANAGEMENT, REAL ESTATE PRACTICES AND HEALTH RISKS IN THE TOWN OF BEOUMI (CENTRAL IVORY COAST).
The mismatch between urban dynamics and the availability of sanitation facilities, coupled with the failure to comply with building standards, is exposing urban populations to health risks. This study analyses the environmental impact caused by the diversity of household waste management methods and the siting of housing on non aedificandi areas. The investigation, carried out from June to September 2023, involved administering a questionnaire to 384 heads of household in 6 neighbourhoods. A documentary search and interviews with 5 officers from the departments responsible for urban sanitation and property operations were also carried out.
The results show that 39% of solid household waste is abandoned in the street, 25% is dumped in the bush, 19% in unoccupied houses, and 7% is burnt. As for waste water from washing up and washing clothes, 50% is dumped in the street, 23% on wasteland, 14% in sewers, 9% in septic tanks, and 4% in backyards. As for toilet waste, 23% is discharged into latrines inside the home, 61% into the yard, 7% outside the yard and 9% into the street. These practices lead to the proliferation of flies and mosquitoes (46%), foul odours (35%) and the accumulation of waste (19%). Overgrowth and stagnant water exacerbate the health risks associated with environmental degradation.
Key words: town of Béoumi, household waste, furniture practices, environmental degradation, health risks.